"Puisque tu sais chanter, ami, tu sais pleurer."

Alfred de Musset.

Il y a des matins où tout semble à nouveau possible. Un parfum de renouveau. Un courage venu d’on ne sait où. Un rendez vous le soir qui occupe joyeusement vos pensées toute la journée. Un nouveau sac à main aux couleurs du printemps quand dehors l’hiver s’impose encore.

Il y a des visages que vous retrouvez avec plaisir après une longue absence. Vous prenez des nouvelles d’eux. Vous prenez un verre ensemble. Vous riez accoudée au comptoir d’un bar bruyant et chaleureux.

Il y a des absents dont vous auriez préféré ne pas avoir de nouvelles.

Vous riez toujours parce que vous savez faire bonne figure. Mais au fond c’est comme si un miroir avait éclaté en milliers de minuscules morceaux tranchants.

Et ce qui semblait possible 12 heures plus tôt parait désormais dérisoire face à ce qui ne sera plus jamais.

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Voilà comment vous vous retrouvez, attendant le dernier bus, à chanter à voix haute, sans vous soucier des gens qui vous entourent. Aucun besoin de vous convaincre que vous ne les reverrez jamais, que la vie est trop courte, blablabla … mojito et coup de blues, votre esprit est déconnecté. L’image que vous donnez de vous-même est le cadet de vos soucis.

Vous chantez.

Parce que vous êtes libre.

Parce que vous êtes libérée.

Parce que vous êtes triste.